Aquatuor pour Incarnelle
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À quoi bon la terre
Et les salines de ton ventre
À quoi bon cette lèvre
Embordée d’alunissantes marées
Empartitionnée câline par lune d’entrefonds perdus
Ennoyée d’elfes fauves
De gazons d’éther
Omperlée d’écumeuse cristase
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À quoi bon le ciel
Le firmament profondit de toi
Et d’au matin toujours la voile du désir haubané
Haubans Galhaubans Pataras Ralingues
Trélingages Longes et Lacets
Et langamours et mocéans
Mots d’émotions des Aphrodites des affrevies des traversées
L’intemporelle traduction du désir parturient
Ô ma démone ma Maliamour des entre mers
C’est si haut
Si crépusculaire
Si terremuscle
D’où je guette l’enchantement de t’éveil
À chaque jour ailé de toi à chaque heure aimantée
À chaque matutinale délivrâme
Moi l’Amouronné vital de tes chroniques
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À quoi bon ton corps
Ton corps qui radoube sa coque aux baisers d’invoyageuse purpurine
Toute cette chair constellée d’envoûtements
Cette géographie de corpsmonde
À quoi bon ta féline anatomie
Empiécée de terres peaux
De jardins en fleurs aux syrtes d’Omphale
D’eaux vives et salées de dermes champs
De roches et de forêts
Et puis
Là-haut
La sidérale infinité des espadermes
À tes yeux
À tes allures
À ton âme silicharme
Toujours ensillonnée d’étoiles surfécondes
De nébuleuses lapées de bouche
D’ardents effleurements
Toute cette géodésie mordante inspiralée d’orpailleuses lèvres
Ces rivières remontées en sources torrannes
En crues rebelles
Embrasseuses de férocités douces
Caresses griffées mêlées joyeusement à nos soupirs
Pulpes sentorées de ton essouffle aussi
Lui que j’épimonte et qui m’emberceneige de floconnes lumières
De soleils rêvés à perdre haleine
Ton essouffle oui
Âmélodieur
Et constellateur aussi et plus vivescent que forceur d’hécatombe
Ton chant d’odeur à tes ventrelèvres
Ses fragrances d’amonts et d’avalamour
Toute cette peaulyrythmie de rêvraie
Tous tes hauts lieux enivrés de parfums qui comarôment
Et convertissent aux refolles d’envie
Aux regains d’endésir
Mieux que terre d’avant et d’après la pluie
À en vouloir encore
Par-delà le bouquet d’épuisements consentis
À jamais
Ce pays de tout toi d’où naissent tes cris d’abandons
L’abyssale emmélangeuse des incarnats
Velours teintés par tes mots d’enjouisses
Avec promesses des surcroîts
Et surtout
D’existelles renaissances
Le corps toujours là
Si peuplé d’offrandes
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À quoi bon la vie et ses origines
Les feux les airs les cendreuses passions
À quoi bon l’eau d’en bas l’eau de tes pluies
L’eau tragique des larmes et de la putréfaction
L’eau du dedans l’eau du dehors l’eau séant à tes entrecuisses
Cette tenaille de vie aquaternelle
Je dis bien ICI au dedans de toi
Á tant pour cent de sang et de viande
Et l’eau extra-muros de ta sueur et de tes nectars
Le vin de ton ventre
Les baisers d’ensalives aux muqueuses butinées
Aux buccales léchures
Toute cette mer énamourante
Et d’où ce pourquoi
Je t’abandonne
Au fond
L’écharde de chair et ses geysers
Ma forestière volcane
Á tes Landes
Au plus profond de nos unions
Je suis le résinier heureux
L’embrasseur de tes exsudats
Gemmeur de tes essences aux bois ésotériques
J’aime tes forêts aux douceurs mystiques
Et tes appels en caresses épiforniques
Tous tes exotiques fourrés de sylvitudes
J’aime et j’en meurs
D’implacables et joyeuses renouvies
Toujours je t’aime-nous duellicomplices
Je m’offre à tes taillis à tes forêts
Pour le cri de suc érotisauveur
Pour le cœur exotérique d’arrachement
Pour toutes ces fibres tiennes qui m’intissent le fil de vie
Depuis le cœurmitan fragmenté des mondes nôtres
Et de par l’aubier enrobeur
Jusque sous l’écorce d’où tu me fais revenir
En saveur et couler de cette sève d’être au partage
Et même sang
Pour la saignée de tes ardeurs
La gemme d’amour aussi
Je m’offre à tes présences incarnelles
Celles des essences conjointes par racines mêlées
Enchevêtrées de libertés
Par choix des flexions de nom de verbe de peau
De regards et de souffles
Aux éternités d’instants cardiaques
Tout de toi nous enjoint d’être entournés de vie commune
De par le Haut Chant des Hauts Corps
Et la belle sanguine des Paroles
Cette pâte-notre d’amour me rassure et m’étonne
Alors tout me revient sans fin Alors
Me hante la question
Toujours la même
À quoi bon
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À quoi bon l’autan de tes hanches
Et toute cette légèreté des astres d’où tu t’emmouilles d’embruns
D’air
D’un rien
D’un air de rien
De plaisirs marins
À quoi bon tous ces poudrins dont tu m’amouilles
À quoi bon la poésie pacocéane de ton ventre
Toutes tes langues métaphoriques de mers pourpres
Et ta collection d’élangages De COMME
De COMME des vagues
De COMME des sirènes
De COMME notre Frayeur de perte commune
De COMME des jusants de houle
Des écoulements de flottemots
De passeurs de lames
De COMME des Verbes pourfendeurs d’Achéroniques marées
De COMME l’An de vie turgescenteuse et tumescentée
De COMME toujours à l’heure des marées l’appel du large
Ô ma littorale De COMME
Ma littérale litière de cautère
Mon argile
Ma gravière
Ma presqu’île
Ma lumière
Ma graniteuse des mers incandescentes
Mon abantrive des donateuses
Mon ensoleilleuse belleutée des nocturnes
Mon fin désert de plénitudes
Et autres indicibles rivages
Des favoris déparetours
Tu resplendis toujours
Dans l’infini dépassement
Des Comme
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Et même à quoi bon
À quoi bon la révolte la rage
Le cri rebelle
L’indomptable vigueur
Et MÊME
MÊME avec et à cause
Voici le dies irae
Qui me vient d’entrefonds de nos désamours grégaires
Voici mon dies irae
Ma grande ma belle ma divine colère
Pour couvrir de mes tambours de mots
Et de mes danses joyeuses
Le bal morbide des prêcheurs de haine
Oui
Je te l’offrande
Cette poésie conjureuse
Colèrisque et heureuse
Colèreuse
Comme un bouquet de braises pour attiser la vie
Et pourtant
Avec tous les refus les dos tournés
Avec les défiances dures et belliqueuses
Si tu savais comme c’est enlisant d’être homme de cœur
D’être homme et femme du fond de viande commune
Désenculturé
Débarrassé des totems de la horde virile
Désencloué de la laideur masculine
Et défenseur de partitions aux tendresses interdites
Si tu savais la boue quotidienne
Depuis la petite enfance
Les vilenies et les bassesses des antimétaphoreux et des sulfureux
Des hobereaux de basses-fosses
MÊME avec et à cause
Surtout à cause
Ne pas se taire
Ce n’est pas de sa faute si le cuivre se fait clairon
Pas vrai Arthur ?
Si la poésie se fait une autre
Si Verlaine pleure encore
À travers les barreaux de sa débauche
Les larmes qui purifient
Le lourd manteau des mensonges intouchables de sa caste
Dies irae
À cause de tous les masques de carnaval pris par la pulsion de mort
À cause des nouveaux choristes du larvatus prodeo
Les coupeurs de cœurs et les trancheurs de mots
Qui grimacent si bien la parodie de l’égosir
À cause des hypocrites qui s’encachent à l’ombril
Derrière le bouclier des normatudes
Dies irae
Pour les nouvelles académies de bassefosse
Et leurs financières hétaïres
Pour toutes les forniqueuses reconverties
Et qui récitent
Sur l’air des Ochlocrates
Le cantique des polymorphiques et normacreuses vanités
Dies irae
Sans compter les cagoulés de l’épargne sexuelle
La rose chienlit des moralines
Devenues le pain
Le vin
Et le peigne divin des mises-en-plis théologiques
Pauvre empyrée de boursicoteurs
Pour toute cette métaphysique de vide carnivore
Sans compter le culte comptable de la viande
À déflorer à exciser
Et tous les fétichismes permanents de petites filles vierges
Offertes aux autels
Du grand « M »
Le « M » mortifère du Masculin
Le « M » qui n’aime que lui
Dies irae
Pour la prière d’exécration quotidienne
N’oubliez pas vos dons de haine
Au culte caritatif
Un petit requiem accompagne toujours la fin idéale des idéologies
Aux scientologies humanitaires
Les thérapeutes de l’ère du vide ont vendu
Le sida narcissique au prix de gros
Avec ce latin nouveau comme un beaujolais de messe
Et des messes sexologiques et sexothérapiques
Pour leurs prières carnassières
Dies irae
Les gourous du Nouveau Monde
Bradent leurs antidotes
Contre l’amitié
Contre la fraternité
La tendresse et la générosité
Contre la pensée
Contre l’amour et la liberté
Contre la vie enfin
Au prix discount du désespoir
Dies irae
Sans compter le culte des armes
Et toutes nos guerres néo-saintes
Pour une liberté qui sent l’or noir
Le côté obscur et prospère de tous les nantis de haine
Pour l’ordre des métafoireux
Des pourvus de persuasions
Des collectionneurs de bidoche
Des libéraux liberticides
À tous les intimiteurs d’outrageuses et personneuses
Meurtrines
MÊME MÊME avec et à cause
Voici le DIES IRAE
Dies irae
À cause des mots vengeurs menteurs manqueurs
Des mots mauxqueurs
Des trafiquants de rêves
Des faussaires de vies
Et l’étang morillon
L’étant populacier nauséabond
Dont l’être et les eaux épaisses
Vous salissent mieux que Rumeur de fond
À cause des pêcheurs têtus d’eaux vénielles
Pataugeant leurs douces flaques de certitudes
À la gloire des olivâtres lieux communs
Des crucifixions
Pour que le glauque quotidivien perdure mieux encore
Voici les clous de haine
La croix des mépris
Et la vie de Chien
Cette vie domestique
Qu’ils vous promettent
Sur le chemin des rédemptions
Entre la niche et le jardin
Le collier à clous tenu par la chaîne du loisir
Vous voilà sponsorisés par Le Midas local
Aboyant l’or de vos certitudes
Pour défendre le chenil patriotique
Allez en paix
Le chien est aussi le plus fidèle ami des imbéciles
Et l’homme reste le meilleur berger de ses troupeaux intimes
Qu’il élève pour survivre
Je lève la coupe d’or et son sang nouveau
Que plus rien jamais ne transforme en vin
À la gloire des loups de bonté cruelle
Dies irae
Et pourtant
Pourtant quelque chose doit s’achever
Parce que nous nous sommes levés
Légers comme l’esprit
Nouveaux comme le vent
Le vent des Exilés
Ce Noroît salutaire qui rend fou
Puisse-t-il
Eveiller
Dans leur tombeau
La foi crépusculaire des Idolâtres
Et contre la barque des Thanateuses et des Moires d’ici-bas
Contre les programmateurs de petites destinées
Nous avons dit
Et nous dirons
Écoutez
Écoutez le chant de colère
Le miracle enflammé de nos soleils noirs
La fin des mélancolies passives
Car MÊME
Car MÊME à distanceuse prudence
Même en volition de lucidités claires et salées
Même avec nos pensées sorties des salines
Protégées par la résisteuse sublimipense
Même avec la ragine des artistides
Des éristiques et autres poétueurs
Même avec les philéthiques qui s’introrisquent
La vie est en danger
Mais nous ne craignons pas le risque
Et tant mieux si nous apprenons
Que la digue des rebellions printanières va rompre
Ô atomes de mortifications
Les désolations s’agglutinent
Spem in alium nunquam habui praeter in te
Deus Eros
Je n’ai jamais mis tout mon espoir en quelqu’un d’autre que toi
Dieu Amour
Certes
Mais Dieu à réinventer
C’est une urgence
Dies irae
Et c’est par Amour que ressuscite la Vraie Colère
Dépouillée des saintetés passives du ressentiment
La vraie Colère qui fait se relever l’homme et la femme
Contre la plaie des survies
Contre les Mortificateurs les Nauséeux
Les Chrysostomes de pacotilles et leurs sectes nécrophiles
Leurs réserves académiques de palmeraies scalaires
Contre les Jugulateurs et leurs encensoirs de brunes fulmines
Contre les contempteurs de nos chairs embellies
De libertés partagées
Dies irae
Même avec les Rebelles qui dérogent le troupeau
Et se sacrificinent à contre-foultitude à contre-tétrapédants
Et autres certitudineux
Quand bien même avec ces volcaniques Révoltés
Nous guettent l’impuissant aveu de l’à quoi bon
Et l’assèchement de la fontaine de vie
La futilité généralisée
Et sur Terre
Le royaume d’absurdie
Nous devons nus en relever
Car c’est d’aimer la vie
Que la belle peur renaît
La belle peur d’atteindre l’Autre
Par le grand arrachement de soi
Qui nous sauve des médiocrités
Si nombreuses et si envahissantes
Tel est notre premier Dies irae
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À quoi bon reviendrait le goût d’exister
Le goût des résurgentes rivières de gaieté
Le goût d’empartagêtre
Et celui des passages
Si les sectes de la peste brune continuent de mutiler la vie
Mais j’ai choisi
J’ai choisi de très haute jeunesse
Les tourmentés de la joie
Acceptant comme eux d’entrepenser
D’entrepenser ferme et résolument
Sans craindre l’inévitable et ses ferventes solitudes
Ses doutes et ses écrasements
Et je sais
Autant que toi
La déréliction du contre-courant
La désolation née de la bêtise
La dévastation qui s’en nourrit de tout
Et son travers efficient de délaissements
Je le sais dans ma chair
Et tu le sais dans la mienne
Comme je le sais dans la tienne
Sans craindre non plus les inévitables malédictions
Des jaloux normatifs
Les salissures comptabilisées du haut de leur fumier
Par le troupeau d’idiots pathétiques et furieux
Quant aux abandonneuses détestitudes
Le vaccin se trouve dans la peine elle-même
Et même si souvent trop souvent
Et si terrible
La lâcheté des plus proches et des meilleurs
Atomise les liens humains
Je parlerai la haute langue
Celle de la fidélité au désir
D’être en dignité d’être
Fidèle aux autres et d’abord à ceux que l’on aime
Comme à soi-même
Or là je le dis par éminence élucidée
Par pesanteur de balancer notre danseuse vie du côté d’elle
Je le dis par éminenceté
Que rien n’est sans sacrificipeine ni sans dérélictude
Que rien n’est sans le Passage et le Hors Là
Par le neutre l’Hostile ou l’Ailleurs
Je le dis par altièreté de majestueuse loyauté
Qu’il n’y a jamais de simpliciteuse joie
Sans le rappel de la dette
Sans l’acceptation des hargnecreuses
Si lourdes à portefêler comme gangues de misanthropies
De haines glaviottes
De fuites stériles
Tous nos parcours accablés de sangsues
De fadeuses aporétiques
De stérileuses redresseuses
De jugeuses calomnieuses
Et d’orchestration de rancœurs étanches
Tous ces pauvres petits merles de vertu
Je le dis par éminenceté d’aveu simple
Que se dresser impose la quête
Un certain courage
Et vouloir assumer une complexiteuse voie têtue de l’effort
Grandisseuse voie
Si et seulement si
Tendue vers l’autre
L’autre de la lumière
Vraiment
Pas la leur
Pas un là déjà là
La juste lumière
La lumière Lumière
Pas celle non plus des ombres propagées par les endieux du nombre
Ni celle des enthousiastes copieux qui s’agglutinent par défaut
Je dis bien
La lumière vraie
La lumière vive
Elle attise et ravive
Les flemmes du grand courroux
Formidable
Enthousiaste
Celle qui envolcane en soi un feu d’aimante Vie et de Vivamour
La lumière Colère
La lumière de Jour
La lumière de Nuit et de toujours
La lumière commune du
Dot ut des
Dies irae
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Je le dis aussi par expériblesse et non par faiblesse
Par enfance piétinée
Par le faisceau des joies outranceragées
Par révolteuse épidermie
Dans l’Empenne des profondeurs et la Peine des Peines
Et même avec et contre le mépris serein
Le mépris commun de femmes et d’hommes tellement normaux
Aux entours de la norme
Le déni poétique
Comme si la poésie devait se confiner au confinable
Je le dirais
En anamnèse
Et pour l’emportement Eucharistique
Comme prière de consécration
Aux visages détournés
Aux oreilles mutilées
Aux bouches menteuses
Aux yeux crevassés
Dies Irae
À l’encontre des écumes chienneuses
Et des abîmeuses moqueries
Pour tout ce que jette en pâture aux grégarines
Les éternels jalouseurs
L’adage philosophique a traversé le temps
Ici et maintenant rien n’a changé
Ni le vertige ni la prétention d’y répondre
Au fond des puits d’oliveuses
Où pissent depuis des siècles les servantes de Thrace
Ici encore
Hic et nunc ça pue l’urine des indifférences afférées
Ici
Encore
Triomphent
La ricaneuse boulimie de vide
Le refrain des Médiseuses populacières
Par tradition ironique
Par engouement du semblable
Et prisure des conformes conformités
Triomphe la valse des alignements
Depuis si longtemps
Que la nuit des temps encrépuscule d’être
À ras-bord
Tout un fond d’aube fangeuse
Triomphe aussi l’exigence implicite des platitudes
Des convenues allégeances
Des petites lâchetés tellement idiotes
De toute la vase sentimentale
Sous l’œil des hyènes psychologiques
Hyènes communes
Assermentées
Et tous les charognards technophiles de la psychè malade
Aux cœurs limitrophes et serviles
Aux conserveurs conservés
Aux réformateurs réformés
Avec leur panem et circences
Et cette fine logique des pauvretés
Pour rendre à l’imbécile sa canne de misère
Son livre de Bêtise
Et son rêve assorti du porte-clés doré
De tant d’indigences à venir
Je dis un exorciste Dies Irae
Et aussi
Dans ce mélange terrifiant de peur et de colère
La perdureuse et increvable perversion
De dogmes tueurs
Attisée par les vestales modernes
De l’idéologie commune et bêtasse
Qui banalise ardemment le poison
Voyez-les bien les petits profiteurs des servitudes volontaires
Cultiver les si proches et toujours étrangers
Sacro-saints dogmes trieurs et tricheurs
Bouffis de moraline
Toujours plus lâches et repliés sur eux-mêmes
Malades d’humanités closes
Ils détestent l’amitié d’ici
L’amitié d’Hommes et de Femmes
ALORS
Alors
À quoi bon
Je le dis par honnêteté de naïveté reconquise
Tout ce prêt à porter de sottise convenue et compassionnelle
Toute cette pornographique promotion de survie évidée
Dévidée Mortichiantique Déracinée
N’épuise aucun Dies irae
Mais aucun de nos Dies irae non plus
Ne s’épuise
Ni ne s’épuisera
Et comment donc échapper aux latrineuses populistes
Aux idéopieuses lieuses et tueuses tanneries
Toute cette panturiente et pantouzeuse criée permanente
Cette invariable libido radoteuse de sufragettes hystérisées
De phallocrates canoniseurs
Libidosés et lobotomiques
Tout ce libidosol aéroporté
Toute cette convenue logorrhée d’érotisme nocturne
Néoféodal et néotemporel permanent
Et toujours plus grisaillé d’ingénuité vile
Par son milieu des racolés
Le normatif primesautier
Le marchand de peines
Le disciple des asphyxiants
Le forçat reconvertit au commerce des galères
Avec leurs règles de servitudes dissimuleuses
De pornocraties de genres
D’hypocrisies règlementées
Et derrière
Encore derrière
Le paravent idéologique et sexiste si décoratif
Toujours derrière
Le Trou des voyeurs
Le trou religieux des compromissions
Le Trou des valets
Pour pontifier et sanctifier
Pour maudire et sacrifier
Le Trou normatif et psychosomatique
Le trou de la grande bouche qui parle
Qui vocifère et assène la parolière parlotte
Ses petits dogmes et ses vieilles croyances
Jusqu’à cette psychanalyse de troueurs
Auto-perforés
Formatés et formatorés
Et pères-formateurs
Troueurs inlassables et trousseurs pervers
Au firmament du continent noir
Ils sont la voie lactée
La constellation des obsédés tutoie la Grande Ourse
Et celle des névrosés du Grand Trou
Se perd dans une Supernova de bastringue
Regardez-les donc les adeptes du trou-peau
Hiérarchisés jusqu’à l’os de Dodone et celui de Dionysos
Cette curée d’érotologues au prisme inégalitaire
Psalmodiant des auréoles de martyres
Pour se nimber la face
Avec le voile des Mayacritures
Le refrain de la Loi et de la Foi
De leur Ordre
Que bégaie sans fin
Cette haine éternelle du corps de l’Autre
Et qui commande
La domination
La brutalité et l’assujettissement
La violence
L’autorité et l’enfermement
L’assignation et l’appropriation
Et tout ce tremblement sans aucun mystère
Au rythme des psaumes et des antiennes
Avec le mode mineur et toute sa gamme religieuse
D’alibidochiottes
Et de prêtres spéculeurs de vide
Massacreurs d’enfance
Toute la galaxie patristique et incestueuse des canoniseurs
L’ecclésiale servitude des élus
Cloués par la croix aux roses du mensonge
Et leurs éternels modèles persistenteurs
Le viol coutumier et l’autisme des replis
La secte sexologique bien plus logique
Que généreuse
Toutes les sectes ont un Blason de Luther
Une croix noire sur un cœur d’enfant sacrifié
Car le sang des autels
Demeure baigné par le sang des miracles ratés
Des incestes tueurs
Le sang des innocents
La bête
Autant que l’enfant
L’enfant devenu bête
Le sang inonde tous les mots d’espoir
Et remplit la jarre des mâles Pandores
Du sang désespéré
Des asiles sans asile
Des Exils sans exil
Alors caché par une couronne de roses blanches
Il faut au croyant
Son chapelet d’ignorance menteuse
Volontaire
Son couplet d’espoirs utocritiques
Sa prière délateuse
Il faut au croyant
Sa mémoire oublieuse
Assortie des fleurs de la putréfaction
Son goût pour l’obligation et les bouquets d’abnégations
Sa métaphysique de bourreau
Pour autoriser le crime
Pour sanctifier la victime
Pour donner la joie promise à ceux qui endurent le sacrifice
Dans la chair des Innocences
Innocences de femmes et d’enfants
Martyrs
Il faut au croyant
Des Martyrs
Des passagers de vents et de cœurs
Martyrs
Il faut au croyant
Des Martyrs
Des amoureux de la vie et des autres
Martyrs
Il faut aux Martyrs des croyants
Des Martyrs
Toute cette gabegie curaillonne et assermentée
N’est que cruauté d’hommes
Empoisonneuse mâlitude
Et baume d’assassins
Hypocrite complicité des mères assignées
Certes
Mais pourquoi si silencieuses
Au pot de l’homme
Même ce chant des saint-hommes exhale la mortification
Dies irae
Au pot de l’homme
Se mijote la partouzeuse parousie du fond de son vase
Et au fond du vase
Cette terrible et pesante odeur de vase
Rien que la boue des pots-pourris
Des charniers séculaires
Des ossuaires séculiers
Des lettres et des chiffres ensanglantés
Le papier d’encre viscérale
Pour les Livres d’Exégètes malades à vie
Malades de trahir la vie
Malades de trahisons infinies
Les vendeurs sont prêts
Pour la diffusion des trahisons
La Publicipute convenue et promotionnelle
Est toujours la même
Pour piétiner le présent avec les promesses de l’au-delà
Messagers et putassières d’anorexie générale
Et d’amnésie pharmaceutique
Se donnent la main
Et j’ai peur
Même dans la Colère
J’ai peur
Ô fragile
Fragile
Dies irae
J’ai peur
Même avec le « A » majeur et majuscule de l’« À quoi bon »
Alors je le crie
Plus fort
Dans cette enfance nocturnée
Du tréfonds de ma saignure cicatrhistoire
Pour défier les nyctalopes veulevies
Je le crie encore cet « À quoi bon » que je musisculpte
Cet « À quoi bon » du doute viveur et vivisecteur
Avec son Adagio mineur
Pour rester lyrique
À Contre-courant
Et qu’enfin et pour toujours
Que ma plainte Villonne vos âmes
Et priez Dieu au moins une fois
Que rien JAMAIS ne puisse vous absoudre !
9
Voici maintenant le psaume des exorcismes Dionysiaques
Le Dies irae danseur
Délivreur de soucis et de futilités
À quoi bon toutes les entendues miroiteries des commentacteurs
Cent marges fois sursongées et déforniquées
Cent marges fois déféquées et Gomorrhisées
Une fois deux fois trois fois JUGULÉS
Tous ces vêtemots prévus pires que dépensés
Ces palingénésies de nouveautés remâchées
Une fois deux fois trois fois JUGULÉS
Les surinvestis culturateurs
Dévots Draqueurs et calcurageurs
Oui
Tous ces éparques du vide énarques compris
Une fois deux fois trois fois ANNULÉS
Les grands gourous communicacteurs
Les spécialistes des jugements Outrageurs
Les encommunieurs d’Onfinance
Les décideurs d’axiologies maudites
Une fois deux fois trois fois DAMNÉS
Tous ceux qui prennent la vie pour une vacance
Pour un récipiendaire de leurs écueils
Pour un investissement d’élites claniques
Dans la course aux prébendes et aux sinécures
Pour une Banquaginale offerte
À leurs états-comptes de porniplaceurs
Une fois deux fois trois fois TESTICULÉS
L’indigente médiocrité toujours plébiscitée TENTACULÉE
L’échec des artistes repentisseurs
Déconvertis déconvertébrés ÉJACULÉS
La supériorité des incompris toujours repris CRAPULÉS
Le silence des maudits majuscules expoétisés SPÉCULÉS
Tout le fatras des fonctionnaires subventsouilleurs PULLULÉS
Et tous les autres protodécideurs de l’entre-soi COPULÉS
Excommuniés évacuchiés et déments TIBULÉS
Une fois deux fois trois fois ADULÉS ET VENDUS
Même
Même ainsi encore
Je récidive
ET même
Et surtout si ça dérange tout ça
Mes À quoi bon et tout ce qui s’en suit
Pour tout ça oui JE RÉCIDIVE
À VENDRE Rimbaud Sade Saint-John Perse et même Ponge
À VENDRE les mots les gens les corps l’éthique et le mérite
À VENDRE les performances et les absences de performeurs
À VENDRE aussi le vide emballé d’irradieuses paperasses
À VENDRE les absences de sens au pressoir des plénitudes formelles
À VENDRE aussi les commissionnaires du sans-fond
Les danaïdeurs de L’Écriture
Et même À VENDRE les extorqueurs de poétures
Les bloggeurs les égotiseurs et les éditeurs
Ne vous inquiétez pas
Tout le reste est en Solde
Les thésards les sorbonnards les intellos bavards
Et toute la profaille hautaine et médiocre
Les Fleurs du mal Les saisons en enfer
La Balandrane sans chant et même tout René Char
Surtout René Char et les quelques vrais poètes
Les plus chers seront les moins chers
Tout sera bradé
Même ce qu’on ne vendra jamais après l’opulence
De l’inquestionnable Retour au signe et de sa fausse mort
On ne dit plus aux armes
À quoi bon
On dit aux enchères
Et aux Chiens de misères
De par mes loups rebelles
Dies irae
10
Oui à quoi bon
Tant de saumâtres médisances
Tant de bruit permanent
De mépensances et de méprisances
Tout ce tape à l’oeil de puéricultucreuses
Tout ce tapage indécent d’inconformité convenue
Mais déjà si conforme
Et déjà tant d’inconformidables idiots
Et d’inconformidables arêveurs
Et là
Tous ceux qui détestent d’abord l’intelligence
Le grand bal des mots joyeux
Là
Tous ceux qui haïssent le retrait poétique la sérénité forte
La pudeur profonde du puisatier
Le silence des vraies pudeurs
Là
Tous ceux qui voudraient commander la danse des masses
Et l’orchestrer aussi
Comme ils exilent le troupeau de leur mal-être
En baccalant la misère chacale de leur indigente partition
À hauteur de nombril
Là
Prise Entreprise Surprise et Méprise
Par-dessus proche et lointain
Ennarcisseurs de vide
Même Dieu est un chef d’entreprise
Là
Toujours au furieux mépris des autres et par cargos entiers
Là
Une et indivisible
La terrible loi de l’irréflexion
La contrétale et symétriqueuse obsession d’eux-mêmes
Du plus creux des égotismes au plus farci des narcicotiques
Là encore
Contre vents et marées mon amour mon ami
Je t’aime
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Alors
Là
À quoi bon
Même contre ceux qui rêvent de bûchers organisés
Et d’expiation Assédiquée
Comme en direct du vingtsangleurres
AUTODAFÉ pour tous les Croètes les Partisteurs
AUTODAFÉ pour les Artichieurs les Philachorètes les Anarcanteurs
AUTODAFÉ pour les adeptes d’intertentantes tentations
AUTODAFÉ pour les interminables panto-pitreries
Et autres inutileries
Et là
Là
ENCENS
ENCENS pour les performeurs du vide
ENCENS évidé de tout sauf du vide
ENCENS d’ergotineuses ratiossentences
ENCENS d’œuvres désœuvrées
ENCENS pour les faux apôtres
Pour le néant créatif de la dionysiaque et volcanique poésie
ENCENS Philosochique et sadoreur
ENCENS néo-tchatchatdien et journalistique
ENCENS pour la surface qui sait rester à la surface
ENCENS pour l’oubli des profondeurs et son bla-bla majeur
Même
Avec tout cela
Je continue et je récidive
À quoi bon et SURTOUT à quoi donc
Oui je persiste et perdure
À m’éprendre de tes adjectifs
De tes phrases simples de tes pensées
Emprofondées
Empeaufinées de toi
Je continue à vociférer mon extasetoi
Mon énamouration définitive
Et périlleuse
À tout dépasser d’amour
Tous les Dies irae
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À quoi bon l’espace calme de tes seins
Où reposer et ressourcer l’agitatête de mes pourtoiseries
À quoi bon la dérive de tes reins
De tes reins à tes reins
Puis par entrain
D’un autre apaisement respiré
Inspirer aussi
Puis expirer à nouveau jusqu’à plus faim
Jusqu’à limite des puisements ithyphalliques
Quelle parole d’homme fragile ne me comprend pas
Je ne sais pourquoi je me sens si féminin
Quand c’est l’intelligence
Si féminin quand c’est harmonie
Euphonie de chair et d’âme
Si féminin et si curieusement étranger aux béquilles des différences
Je m’exile alors dans le non-neutre et l’endélicateuse incartade
L’idiorythmie d’une singularité élue
Je te sais d’une autre jouissance
D’une autre espérance d’un autre pays
Et cela m’enconvient de te m’arracher de moi-même
Pour toi Par toi
Et par loi et par foi aussi
Car parfois il n’y a pas d’amour incrédule fors l’amour
Qu’on se le dise bien profond
Dans la viande neurochieuse de l’âme
Foutez-donc-moi la paix avec vos misères mystifiques
Vos extases de pacotilleuses plénitudes et tout le barbiturique Facétieux de la biologie des passions
L’amour saigne
Vraiment
Il ne vient au monde qu’avec le vernix et les cris
Il sait la souffrexistence
Il devine les peurs de l’angoisseuse Thanation
Il appréhende les larmes des tentations et de peinejoies
Ô les Éterniseuses de mort et d’instants fusionnels
L’amour saigne
Vraiment
Haut cœur et Hors cœur
Et se moque des mythologies exsangues
OUI
Oui mais aussi
OUI
Oui de cette joie qui tient sa lumière
Par encontraste des sus-dites ombres
Gardez par-devers vous
Vos grisailleuses nuances
C’est de folie pure qu’il convient d’aimer
De renouveler le mythe
Et surtout de ne pas démesurer le « À quoi bon »
Sans l’intuition de la Ragevie
Sans la volonté d’exister
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Ainsi
À quoi bon si elle ne me dit rien
C’est qu’ELLE
Elle est la vie qui me parle
Elle est ma vie
ELLE
Á tant pour cent de sang et de viande
Á tant pour cent d’incantatœuvre poïétienne
C’est que
Par elle
C’EST LA VIE
Et par la vie c’est Elle
Elle seule
Et tous les mots de l’écriturienne confession d’existelence
Tous les mots de la nuejoie directionnelle
De l’édictive sagesse philosophale
C’est INCARNELLE
Ô mon Orchestrale Vigie
Ce ne sont que bulles de savon je le sais
Mais mon enfance retournée s’y complaît
Et sous la pluie d’indifférence
Quand elles crèvent
Toutes ces bulles de légèreté
Je garde en moi l’arc-en-ciel de ta légèreté
Sans cette écharpe de vie
Il ne reste plus que merdes de chiens entretoirées
Sous le pied de la malchancinase foulerie
Sans ses mots d’invisions et d’inventions d’Iris
D’indivisions dérivoilées de sens
Sans sa façon de dire les choses simples
Avec son rire si franc
Ensoleillant et tant luminheureux
Il n’y aurait que l’ennuie des survies
Sans son regard qui désarme tous les regards crèvailleurs
Toutes les gangues de verbosités
Et mêmetant l’absence des mots inécouteurs aussi
L’autistiqueuse retraite
La traîtrise des paroles dépeuplées
La félonne affabulitude
Sans sa présentivive incarnelle
Je putréfacterais ma vie aux corruptibles et bidocheuses altérations
Parce que la véritable absence
C’est ce trop-plein que j’offrande ici
Par débord et Arrachement d’elle
Ce trop plein inécouté inentendu
Trop plein de vie
De mort et d’envie et d’angoisse et d’espermelance
De pourledisants vocables
D’à quoi bons entêtés
À quoi bon d’autres quoi
RIEN
Quoi donc
RIEN
Rien de toujours RIEN que Toi
Rien d’autre à dire pour l’heure
Et par le bal des leurres aux autres de toi
RIEN ou presque
Juste « À QUOI BON »
Je l’enredis de force croissante
Si elle n’est pas ma folie
Ma folle envie
Mon envie folle de vie
Je perdrais tous les À QUOI BON de ce que j’aquoicherche
En toi et avec toi
De ce que j’aquoichante pour et par devers toi
Depuis que j’aquoibonde de tout de rien
Mais toujours de par Tout-toi
Je t’aquoithème et t’aquarelle
Thème thèse et synthèse confondues à vie
Je t’aquanaute et t’aquoibande
Et danse et pense et dansepense et t’aquoidis
Je t’aquoiviens aussi
Et t’aquoiprends
Je te m’aquoitois
Et m’abandonne à toi
Enfin je te M’aquoidonne
Comme je T’aquoivie
Sans regret ni nostalgie
À VIE
Gérard Fronty