Et je l’ai dans le cœur
Qui me tient en éveil
Qui me tient l’arme au poing
Le sourire toujours prêt
Et des mots bien tranchants
Pour couper dans le temps
Les soleils révolus
Qui ne tournent plus
La tendresse est lointaine
Perdue dans l’océan
De marins solitaires
De crieurs naufragés
Nous manquons de colères
Nous manquons de courage
Nous vivons résignés
Indécents et lâches
Ah ! que revienne la révolte !
Et de quels artifices
Se pare la beauté
Des journaux de la pub
Et leurs culs conformistes
Il ne reste plus rien
Qu’un espoir bien frileux
Et des économistes
Pour le recycler
Nous trichons le hasard
Dans le code pénal
Refilant à l’histoire
Nos histoires vénales
Nous sommes débordés
De morts indifférentes
Au charnier de l’amour
Chacun prend sa place
Ah ! que revienne la révolte !
Et je veux que nous viennent
Des émeutes d’amour
Des vieillards insoumis
Et des enfants rebelles
Des amants dissidents
Aux langueurs novatrices
Et libres voyageurs
Pour leurs nuits indociles
Et je veux que nous viennent
Qui me tient en éveil
Qui me tient l’arme au poing
Le sourire toujours prêt
Nos combats bien tranchants
Pour couper dans le temps
Les soleils révolus
Qui ne tournent plus
Elle t’attend la révolte !
La voilà la révolte !
Elle est là la révolte !
Gérard Fronty