Férotiques désirs
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Je serai le chien-loup de tes os médullaires
La bête de ton cosme philérotique
Chacune de mes dévotions sera profane
Et sacramentale
Par le va-et-vient infané de ta pulpe
Comme au prime jour de t’encontrer
J’en appellerai
À tes caresses d’enderme subfleuri
Ô peaufrissonne et rappeleuse chair
Sache bien que je te prierai de morsurer mon âme
D’avec même fougue qu’empourtoise j’entretiens
D’emmordre
En ton visage
Jusqu’à l’épiphanie de tes impensées
De tes carnes oniriques et de tes charmes éveillés
Toute l’englobante fragilité de tes charmelêtres
L’appeau éternisant de tes enfaçons d’être-toi
Et l’enchantement enraciné de tes chairs
Oui ce sont eux les aimants inséparables
Qui m’unissent et nombrent mon temps
À chacun de tes autels
Ma dévotion sera le filet de vie sans pareille
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Et par même va-et-vient infané de tes purpurines lèvres
Ô les offrandes d’inventresmots
Je serai le berger-mâtin de tes aubes voraces
Le voyageur-veilleur fruité de tes rêviandes
Aux mailles d’écloses dentelles
Un festin de nodalités parachèvera d’un seul chiasme
Le double fil de nos viveuses chansonnêtres
Et par deux fois entricotés de donations multiplines
Et par deux fois emmaillés de spiriturnelles finitudes
Nous deux serons présents l’un à l’autre
Et tisserons
L’un par l’autre
Le littoral des horizons
Jusqu’à plus faim des extases
Comme carnâme par cartilâme
À la moelle de vie
Oui
Nous donnerons le fil d’amour à retordre
Ensoleille bien toutes mes affections
Que pareille diligence nous soit réciproque
Pour les entrelacs goûtés de preuves
Puisqu’ils donnent sens à nos choix d’existence
Que nos enchevêtrements de corpsêtre
Entrecroisent et dessinent la chairvie
Et sa clepsydre d’âme gélive
Jusqu’à l’ultime goutte de nos sucs mêlés
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C’est de tout notre être communié que je t’écorsuce et t’embrise
Que tu m’aileventres et m’introcueilles
Parce que tel est
De par le fêtespoir
Notre prélumineuse vision d’aimer
Nous inclinons et déclinons
En notre longue et généreuse étude d’existelence
Toute préludeuse devisêtre
Jusqu’à plus soif de vie et AVOUVIVONS
« Rien plus qu’un peu de moelle »
Car c’est bien ce peu-là qui plus est délicieux
Que le beaucoup de tous les autres
Eh oui ! je t’aime aristocralement
D’un amour élabouré de chair
Avec conjugaison d’âme
Énamourée de toi
En son aiguillon carné
L’âme spirite des canevas de projespace
Pour nos dictionnaires de peau
Notre fil amoureux anticipe les vides et dessine nos entremêlés
Nous sommes anticipateurs d’interstices
Et nos mots de plumes ventées
D’encres trempées de salive
De partitions de paroles
Vont au bal des couleurs en tireurs de fusettes
Musiciens de nuances
Chamarreurs de coloris
Enlumineurs de chants
Ils s’appliquent à direvivre la fresque de vie
Toujours traverseurs de grisailles
Transcripteurs des polychromies
Inventeurs de camaïeux rebelles
Et cette âme dont je te parle
Et dont je nous pare
Que nenni
Ne me vient pas d’en bas
Ni d’en dieu
Ni de quelconque pleutrerie
Ou lâcheureuse transcendurance
Je l’entisse et la parbrode et l’enmaçonne aussi
Et c’est moi qui te hisse pour cimes et pinacles
Parce que tu le veux et mêmement et mêmetemps
Tu nous l’ensouhaites
Pour splendeurs d’altitudes divines
Par volupté d’être et luxe de vie
Par force pensée et volonté d’anatomie
Et cela est simple
Comme baiser de jeunesse
Puisqu’elle me vient d’entretoi
L’âmechaireuse
Cette sanguineuse vigueur de conversion paradivine
À l’exemple d’icelle de tes qualiteuses aimantaisons
Et onques ne te me lasse de m’exiler de moi
Ni de cette égotiseuse et raccourcie jouissance
Ni des précipiteuses onanisteries du méchange
Je suis devenu
Pour toi
L’exâmeur joyeux d’allégresse
Plus vif
Que toute ostentatoire Véhémence d’aimer
Plus enflammé
Que vigueur de feu
Pyromane de ton cœur de braise
En toi
Je suis devenu
Anticiper de tes cendres
Et traqueur de désamour
J’invoque toutes nos plénitudes
Exorcisées des Surmois imprécatoires
Et des Sousmois rédhibitoires
J’ai le goût de toi
Par libre exil
Surtentatoire
Virilacté d’enfance neuve
Et voyageur
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C’est pour toi
En ta découverte
Qu’il me convient de te survenir au sein de tes asturiales
Ma vagineuse intellijade
De ton baumeté des peaumots
Essentheureuse et force de force enchairée
Ma sublimineuse d’inventritudes
Je respire vie dans l’air de ton souffle offert
Et je m’oxygène à l’intensétoi résistance de ton étêtée
Toute cette fermeté de supplique étoilée
Tégumenteuse
Interstailée
Si carminée de pourpre soie
Si terresanguée d’approfondies encorpitudes
C’est tellement ressource infinie
Fontaine étonnante de vie
Que j’en reviens toujours reconquis
Résilient de racines miennes
Buveur de tes renouvelles sourcitudes
Jusqu’au puits de l’être par où jaillit la vie
Et le sens des sens
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Par cette féroce convectitude assentimentale
D’existeler vraitoiment
Tu m’emportes un monde à découvrir
À vénérer
Ô mon excorpeuse affirmation d’injoie simple
D’injoie d’être soi
À soi et à toi
En soi et pour soi
Sans le jargon des conflits
De la béatification dialectique
Et tout son glossaire de messe
Le psaume des aliénations celui des néantifications
Et cette cerise eucharistique
Le trou des obsessions viandeuses
Qui bordent l’être
De broderies de vieilles filles
Et d’une dentelle de concupiscence
Je te le dis sans ce jargon philosochieur et ennuyeux
Depuis les petits mots d’affectudineuses habitudes
Jusqu’aux surflux de sang révélant
Si fatalement
Par le verbe des menstrues
La source de Biotoise
Parce que l’eau spumeuse de nos Toisevies
Dépasse la coupe
Le calice a d’autres lies
La frange des ratés et des aigris
La horde des promoteurs de la misère sexuelle
Ne nous concerne que pour le repère des frontières
Que pour nous grandir d’un autre amour
Et se tenir ferme
Dans le pays d’à-côté
Nous préférons vivifier
Nous préférons d’autres soudures
D’autres baisers
Je m’endécouvre terrien de tes terres séculières
Invité de songe à tes souffles telluriens
Et tu m’inculques
Comment venir s’ensourdre ici même
Au sillon présent de ta présence
À tes rires d’éclaboussures
Et tu m’ensemences de tes saisons
Le temps toujours agrippé d’existelences
Puis là
Tu m’arrêtes à l’origine du monde
Plus Courbet que jamais
Et tu m’apprends et m’entreprends
La langue du chant
Le dialecte nôtre qui tangue et bandonéonne de musique exquise
Une luxure prospère
Alors d’humainement s’étreindre jusqu’au plus loin
Par la grâce d’enmusicales nostraisons
Endanseuse et plus belle qu’un faune des dryades
À vignes perdues
Tu m’as tendu
La Vie Belladone
Et son inoubliable vin de lune et d’étoiles
J’y reconnais toujours tes Guerillères Amazones
Elles me protègent diversiteusement
Des réflexes de hainenautre
Des soleils noirs et des barbares mélancoliques
Elles me protègent en mes Quercy-refuges
Blanchis de caillasses calcaires
Et m’élèvent sur le pavois de tes gariottes
Et plus fluide que terre d’argile aux mains des potières
Ma terre de vie se laisse modeler à tes tourneuses caresses
De sculpteuse d’envie
Tu m’endésires en femme libre
Dès lors je peux préserver le goût de mes sauvagines épices
Humer les autans parfumés du Sud-est
Quand ils se mêlent follement à ma face Atlantique
Je sais que tu es là pour oxygéner mes sanguines
Et m’épargner les inutiles belliqueuses
Et la misère du derviche
Dès l’aurore des préliminaires
Tu m’as montré les logidiotes indifférences
Presque toujours masculines
Et quand déborde le surplus du limon des autres
Je devine
Communieur surpathique
Que toutes tes pensées cousent ta chair
Que toutes tes pensées cousent ta chair à la mienne aussi
Qu’elles les cousent aussi
Autour de la question des survies
Comment donc sortir du fleuve Ochlocratique
Qui nous encomporte et rêvecrue de nous naufrager
Il suffit de sentir tous ces sinistrés endeuillés de vie
Incontinents pharmaconiques
Phallocratiques
Obsédés par le fatras des molles dissemblances survalorisées
Pour craindre le pire
Comme ils sont obscènes et vulgaires
Tous ses normatifs chevaliers communs de la norme
Le petit bouclier de morale goupillonne à la main
Et le sabre des dénis de l’autre
Ils pourfendent les marges et les étrangers
Cultivant dans la pénombre égotiste
Une fantasmythe aiguë de porcherie industrielle
Pour accroître leur imagination
Regardez-les bien
Leur hygiénisme pornographique triomphe de tous les espaces publics
Et s’ils se donnent autant à voir
C’est pour cacher
À l’aune des agitations convenues
La crasse triste de leurs pensées sans scrupules
De leurs petites spéculations d’hédonistes graveleux
Tout ce météorisme prolixe d’idées flatulentes
Dont ils se nourrissent en masse
Et dont ils voudraient nourrir la masse
Les distingue
Et c’est ce que distille sans fin leur publicité évangélique
Et tout l’ordre qu’ils instituent
Il n’y a plus de Parole ni de Bonne Nouvelle
Il n’y a plus que de nouvelles rengaines
Ad libitum
Car derrière le masque vent de cul des séductibles
Leur esprit
Ou ce qu’il en reste
Plus grêle que gros intestin d’éventail
Mais toujours soucieux d’améliorer leur transit narcissique
S’achève en cet orgueil d’anus fécond
D’où sortent
Par abondante surconsommation
Tout l’art à l’état gazeux
De leurs grasses certitudes éducatives et culturelles
Mais rassurez-vous
Leurs images fistulaires
Se décomposent toujours sur un lit de sédiments tactiques
Rien ne se perd tout se récupère
Pour renouer avec la peur et ses métamorphoses
Et pratiquer
En toute impunité
Les voies de débords
Renifle Déteste et Triche
Hume Haine et Ment
Voilà l’homme de d’habitude m’as-tu dit
Éroto-tropisme compris as-tu rajouté
Toujours si matutinale
Sois vigilent mon Hautamour
Observe-le bien l’Homme Patrimoine
Plus obscur que ton ombre
Pire qu’un prédateur Cansidarisé
Plus hyène que la hyène Lycaonne
Regarde-le
Dans la prise des cocons qu’il assiège
Comme citadelles où foutrer sa haine
Regarde-le bien
Petitement mais fidèlement
Il perdure sa faiblesse d’hominitude par homicide renouvelé
Puis
Reniflant la morve de son orgueil
Il se gratte les parties de son cerveau rigide
Avant d’éjaculer sa haine
Sur les Belles de Jouisse
Le voilà dévoilé l’homme tragique
Romantifornique et romanticolique
Cultivant l’éloge femelle avec parcimonie
Dans le ferment de ses triperies masculines
Distillant son exil permanent
Supporté par veule menterie d’amnésique
Il s’insupporte ipsément dans l’altérité fine
Alors il oublie
Finalement condamné par lui-même
À l’Oubli de lui-même
Et de sursoi
Un dard à la place du sexe
Il ajoute au guerrier décidé le cri de ses défécations
Poignarde et taillade la bidoche conquise
Y crachouille enfin le sang blanc de ses spermateuses certitudes
Expectore ainsi le souci de lui-même
À travers le mépris d’Elle-l’autre-la-perforée
La belle punaise
Et triomphe de recommencer
Puisqu’elle aime cette mâle occurrence
Humainement il hume sa haine et se ment à lui-même
Boursouflé de ratiocineuses évaluations
Bouffi par les preuves de ses indigences
Cloqué de facéties pitoyables
Il adhère entier aux rochers visqueux
Par logiqueuses et ventouses de lâchetés
Et s’évacue de lui-même
Jusqu’à en effacer l’ombre de la honte
Alors
Incapable de reconnaître sa religieuse misère de byssus
Il referme
Académiquement
Le dictionnaire sur le mot FEMME
Comme on referme une soute à bagages
Une touque à cigares
Un sac de voyage une boîte à malices
Une cantine de caserne une huche à pain
Un baise-en-ville à barbon un emballage sous vide
Un écrin de jalousies une tourière à sœurs
Un cornet à pistons une boîte à chaussures
La jarre de pandore un bocal à sperme
Une contrepèterie de femme molle de la fesse
Un mythe victimaire pour bourreau bureautique
Un châssis de toilettes sa lunette et son coffre à faiblesse
Un paquet de lingerie fine une poche à douille ou à nouille
Une rime en rouille pour l’axe poétique un Tampax et un vide-couille
Un moule de coulage un pot au noir ou rose
À fleur à feu à sang ou de chambre selon l’infortune
Un bol à ras de manque ou de marée
Un godet sur noria une godiche à drague
Un godemiché concave un sac à viande
Un cloaque d’aéroport une faisselle à fromage
Un gabion d’enchâssures une harasse à faïences
Une bourriche à bourrer un banneton à braguettes
Une sabretache pour officiers une bouille à pinardiers
Une casse pour effraction un carnier pour le coït
Une gaine à plaisir une loge à mensonges
Une liste d’emballages
Et tout le fin fond du psy-ça-cage et le saccage des autres
Jusqu’aux confins des libidos affreudiennes
Et celles qui sont encore en vogue
Avec cette langue messianique des imprécateurs convertis
Et pour la grand-messe latine des cardinaux psychatouilleurs
De omni re scibili, et quibusdam aliis
De toutes les choses qu’on peut savoir et même de plusieurs autres
Ad limina apostolorum
Au seuil des Apôtres
Cette cathédrale Con-Sacrée des Patriarches du Continent Noir
Des convenus contenants et des contenus inconvenants
De tous ceux qui s’y tiennent et qui y tiennent
Au mal indispensable
À la fable du mystère
Faux-cul
Mais pour vrais convaincus
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Et je souffre d’être homme
Ma limonière embrasée
Oui je renie le clan des sexageurs et leurs sexageleuses platitudes
Et contre semblables et absconses métaphobies de mâlitudes
Me condamne du même coup
Au Hors-d’homme
Ma gabeleuse d’or
Écoute-MoiToi bien !
Je voudrais tant devenir l’escors de toi
En icelant ton ventre d’âme au mien
Avec d’hanteuses mélopées et férotiques désirs
Mieux encore
Je viendrai à ton appel et à ton sexe
Pour les drageonneurs sacrements de libertins-païens
Sans l’ombre d’un remords
Chaque fois que tu m’invites
Et si tu étais corps de roche je deviendrais saxifrage
Je t’aime aristocralement
Oui je te l’enredis sans hésiteuse pudeur
D’un amour carnassier élabouré de chair par conjugaison d’âme
Convaincu que la chair ne peut dépasser la chair d’elle-même
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Je ne condamne pas la chair je condamne l’illusion
Ventripotente et masculineuse
De la dépasser par elle-même
Cette volonté salisseuse de toujours ramener l’érotique
Aux charcutières barbaques
Le vocabulaire des sexicoles
Favorise l’intromission du Verbe Masculin dans la viande du Féminin
C’est une grammaire patriarcale
Et à terme l’intronisation du genre
À l’échelle subacrimonieuse de la pornographie
Les violons sexologiques
Déchiffrent les éternelles partitudes
On y lit sous le crincrin stradivarié
Tout un macabre requiem du corps
Des violeurs de cadavres des catacombes ordurières
Des hypogées de la torture
Les complaisances poétichieuses de la preuve lyrique et Shoatique
Le catalogue des charniers des ossuaires des nécrophages
Et des répertoires d’Erotomanes thanatopracteurs
Tous ces inventaires du fumier et de la merde humaine
N’y changent Rien
Ce n’est là qu’une panoplie de boucliers taxidermiques
Par excellence
Pour incontinents du corps mortifié
À l’épreuve de la poésie se dévoile toujours le mensonge des mots
Les épreuves se transforment en preuve
L’hypocrite stratégie consiste à dépouiller le corps de ses spiritualités
À lui dérober ses œuvres
À séparer les fleurs de la pensée de sa terre charnelle
À salir le corps-dépouille
À le piétiner à le renier à le mépriser
Jusqu’à l’instrumentaliser
Pour qu’il se mortifie par lui-même
Mais l’acte d’amour est aussi acte d’âme
Tissé par verbechair conjugué dans l’entre-deux
De même Viande et de même Verbe
C’est cet entrelacs qui donne sens au fil de vie
Un peu d’Ariane et un peu d’élan pour sortir du labyrinthe
C’est l’acte d’âme qui transcende la chair et le corps
Mais c’est la chair qui autorise l’âme et vivifie le corps
Et les propulse dans les euphoniques Androtopies
Andrologies
Alteropies et autres Gynotropies
Cherchez bien
Il n’y a que là
Que commence la fin de la Peaupeur
La fin des lassitudes
L’arrêt des angoissantes hantises de perte et d’abandon
Car c’est là que l’obsession trouve sa plus forte déraison
Puisqu’elle peut s’exaucer
Non comme jouissance de transgression et de transpercions
Mais en jouissance de communion
D’ensolement de muscles
Comme atteinte du mystère par l’incarnation actée
Acte et pensée du Verbepeau
Entendez bien
Ce n’est pas là absconse ni exsangue doctrine
C’est territoire d’amour sanguin
Incorpoésie d’amants de vie
C’est résurrection
Débarrassée de ses phobies
Et de quelques haines mortifères
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Et si le chemin commençait par la conversion
Si pour tous ceux du désamour
Les infortunés en femme en homme ou en tout autre altérité
Il n’y avait d’autre conversion que celle du miroir des profondeurs
Cette révélation qu’ils sont d’abord infortunés en leur âmepropre
Infortunés d’eux-mêmes
Du plus profond de leur haine-corps
De leur substante personne
J’en suis stupéfait et tout aussi insurpris
Et je le dis comme un guerrier du sens et des malvies
Contre toutes les armes de l’ab-sens et de la démission
Contre l’intromission de sa propre absence
Dans l’enfance violée
Toujours d’abord par le corps
Contre tous les puits de haine et d’humaine virilité
Oui je t’aime aristocralement
Poétiqueur et verbecarné
D’un amour élabouré d’ontolochair par conjugaison d’âme
Je le dis aussi contre ce faisceau d’amarrageuses persistances
Les hymnes de la bestialité
Toutes ces idéologistes Vériteries dépitées et débitées
Masturbatoirement
À même l’auge des porcitudes du Saint-Esprit
Toutes ces idéoclones bien connes qui se font passer pour de la pensée
Rien de neuf ni de révolutionnaire
Rien que des périphérites réactionnaires
Déshistorisées qui réclament à penser ainsi
Par l’impuissanteresse inappétence
D’inventrer un penser autre
Inféminé des diversités
Pour Corps-Propre
Réanimé
Autrement
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Les Pornocrates devraient s’interroger
Et les autres aussi
Tous ceux qui se méconnaissent
Par égoût et surgoût d’eux-mêmes et dégoût des autres
Commencez donc par vos petites boursouflures
Repérées dans le miroir de l’Autre
Car l’autre est un jeu
Et je est un autre
Et étonnez-vous puis interrogez-vous
Sur tout ce qui peut les rendre à ce point
Tant fat niays et ignorants
Dieu lui-même était pornocrate
« Vanum est vobis ante lucem surgere » ordonnait-il
Il est vain de se lever avant la lumière
Ainsi par la ténèbre il faisait triompher les fanatismes
Or celui du sexe est universel
Il défie la religion naturelle
Et reste toujours la plus perverse des obscurités
Tant de femmes sont assassinées tôt ou tard
Cosmétiquement
Par simple aliénation d’une partie de leur être
N’écoutez plus les penseurs de femme
Ils dépensent en haine
N’écoutez plus les déificateurs et les vénérateurs
Ils portent le dictionnaire énumératif à hauteur de l’androclauque
Le poète n’écoute pas les jargons poétricheurs de la grand-messe
Il profane les temples convenus
Et il attend que cette femme-ci
Bien-vive
Lui apprenne
Elle
Et aucune autre
Aucune autre faussement transidérale
Ou déréalisée
Pourquoi et comment elle ne sera jamais UNE
Ou LA femme
Mais ELLE
Et simplement ELLE
À nulle autre pareille
Comme aile d’oiseau appartient au vent qui la tient
Aux yeux qui la guident
Et au bec qui la lisse jusqu’aux rémiges
Sans mensonges masculins
Ni autrement
Ni mortellement
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Le poète divin accepte de ne plus Penser la Femme…
Le poète à hauteur des dieux s’échappe des mâles axiologies
Altièrement
Pour testonner la chevelure de vie
Pour l’embaiser de tendres mots aussi
Et devenir l’invité des hôtes-déesses
L’Herméneute de leurs Livres femmes
En être le lecteur appliqué l’écriturien serein
Le chercheur de diversités
L’écrigueuleur qui perdure l’échange en témoin vivificateur
Et parler enfin la même langue énamourée
Comme ici
Quand je te dis Écoute-MoiToi bien !
Chevauche-moi de tes savoirs
Apprends-moi à monter à cru
Tes coursières et tes roussins ton gruet et ta jument berbère
Fais-moi voltiger et soustraire à tes rampes
Franchir les fossés
D’infécondes différences
Happer ton souffle boire tes sucs et tes salives
Scruter le palis de croupe offerte
Courtoiser et tourner en ton cercle d’offrandes
Tant à dextre qu’à senestre caresses promises
Ma lance rompue entre tes mains resplendit
D’écriveuses vies
De tournoises promptitudes
Et tu m’invoques et tu m’invites pour adouber au champ
Le vent du désir
Sous l’arbre de tes frondeuses enluminures
Un autre harnais un autre mors s’offrent librement encore
D’autres alizés aussi
Pour enclaver ton anneau et parlenveler ta selle d’armurière
Unde versus
Undecies
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Bouche à bouche mot à mot sein à sein fesse à fesse
Silence après silence et cri après cri
Plus de citadelle ni de pont-levis
Nous ouvrons la vie aux ailes voyageuses
Nous nous risquelons férocement
Le mélange d’âme et de pulpe devient ce mortier de nos êtres
Pourfendus d’exaltations
Le haubert de nos ventres
De nos têtes caresseuses
S’ouvre
Infiniment
En s’entournant de vie
Contournant les douces gantelures d’existelences appeaufinées
C’est tout cet harpail toute cette horde
Qui s’offre aux caps d’aventureuses repérances
Tout un jeu marin de conquêtes et de reconquêtes
De nautiques attirances
Bandant les mots d’épées de nos reins de nos entrechairs
Invoquant des arbalètes babines
Morsurées
De passe en passe
Affûtant canon de cuisse musique de sueur amont de rein
Aval de bouche langue
Sans que rien ne soit interdit hormis le NON de l’autre
Tu bénis ma terre autant que je vénère la tienne
Nous nous sacralisons d’orgachair
Comme par le sang des cardiacorps
Rapportant du fond des émois
L’enchère de nos mains
Nos mains d’orpailleurs
Vois
Ma coursonne
Comme elles démêlent au logisnôtre
Branche à branche
La chevelure ensensuelle de nos nervures
Pour nourrir la vie de l’esprit
Pour éveiller l’herboriste imaginatif
Et j’accepte d’être le jardinier
Ma jardinière élue
De tes terres d’incarneuses et sentimentales présences
Tu vas jusqu’à ranimer le feu des tentations
Avec les mots doux et sincères de l’amour
Les mots parfois si simples qu’on s’en étonne encore
À chaque saison
Pour nous
Au continent des tentations
Aboie le doux désir croisé des Loups des steppes
Et tu me le confesses
En nos estonâmes
Par luxure de vie
Nous sommes épris d’incarnatives fêtes d’acharnements
Par Viecœur par sentiment
Et par consentement d’âmes contractuelles
L’une à l’autre
Conjuguées
Nous nous connaissons par cœur et par corps renouvelés
Guerriers des parlevaleurs de normes
Nous arrachons le chiendent des certitudes
Pour s’enconstruire
Sans lassitude intempestive
Pour la tribune aux harangues nôtres
La quête
D’amours toujours rostres
Et Nouvelles
Ainsi le corps aimé laisse éclore nos âmes mêlées.
Gérard Fronty