Il y avait longtemps Très longtemps
Que la mer balançait Ses algues vertes
Et que ses algues dansaient Dansaient
Au rythme de l’eau
Lorsque Ésopie fit onduler la peau tendue
De son ventre Matutinal
Sous les rayons de la Lune
Il y avait longtemps Bien longtemps
Que ces rayons enfantaient Le même reflet Luisant et tiède
Que celui du Soleil des ombres Accouché par une nuit
Dans la nuit des nuits Sur un lit immensément noir et profond
Dans la multitude des vagues et des écumes endormies
Il y avait peu de temps Très peu de temps
Qu’Ésopie ondulait la peau tendue de son ventre Matutinal
Sous les rayons de la lune
Lorsque commença…
Je rêvais d’être l’oiseau de ton ventre falaise
Pour voler d’embruns aux mouillures de tes vagues
Sur tes rochers granites Quand ta lèvre s’apaise du soir
Avec ces flots de violons que la mer vient t’envier
Avec mon archet qui te couche à l’envers ses marées
Je rêvais je rêvais et pourtant…
Je rêvais d’être falaise sous tes oiseaux criards
Quand la mer se gaspille à l’angle de tes côtés
Quand il y a des malaises dans nos nuits carrées
A se faire en tendresses ce qu’on fait pour soi
Lorsque l’amour périt au fond de nos dix doigts
Lorsque les corps se perdent dans la mort qui les unit
Je voudrais mourir sans regrets sans nostalgie
Sans mensonges sans espoir perdu
Dans un murmure profond
Où il faut à l’amour la force et le vouloir
Aimer non pour posséder mais pour donner
Non pour prendre mais pour apprendre
Je voudrais mourir comblé demain très tard Très tard
Et pourtant
Je voudrais être l’oiseau bleu fidèle
De tes nuits de tes jours de toujours
Pour battre des ailes à ta sève de vie
Au-delà du désir du plaisir
Du permis interdit bien ou mal
Avec la passion des fous pour musique d’amour
Passer le bonheur à nos becs voyageurs migrateurs
Les griffes enserrées du poème de l’autre
Je veux vivre Libre Comme un oiseau Blanc
Comme l’oiseau Ivre d’espoir
Vers la lumière Libre dans le vent Sur l’océan
Quand le soleil se couche Quand le soleil se lève
Tu sais… Comme un oiseau…
Gérard Fronty